La rentrée c’est l’occasion de mesurer la violence dans ton institution. En prendre conscience et faire preuve de créativité pour évoluer.
Dépasser les violences institutionnelles
La violence est à tous les étages. Qui peut se targuer d’être un être sans violence ?
Les parents, les professionnels, les adolescents, les jeunes enfants ? .. Les financeurs, les contrôleurs…
Depuis la nuit des temps, l’humain apprend à digérer, canaliser ses émotions. Y arrive-t-il ? Chacun se débat comme il peut avec ce qu’il ressent.
Et comme dit la chanson d’ Akli D « Des fois c’est facile et des fois ce n’est pas facile. ». C’est quand même plus facile pour certains et plus compliqué pour d’autres.
C’est surtout de plus en plus facile et de moins en moins compliqué pour celui et ceux qui travaillent la question de la compréhension de sa propre violence.
Gérer les émotions pour tendre à la coopération c’est le défi éducatif, politique et humain à relever. A tout âge la paix s’apprend !
La bienveillance ça ne se commande pas
Personne ne peut garder son sang-froid quand les agressivités s’activent, sans des espaces pour penser et se décaler de sa pratique professionnelle.
Peu d’entre nous sont capables de transformer les jugements par l’empathie, quand on est témoin de situations qui vont à l’encontre de nos valeurs.
Seule une minorité d’éducateurs peut proposer de l’écoute et de la coopération à celui qui attaque quotidiennement son engagement et ses compétences.
Continuer à prendre soin des plus vulnérables
Prendre soin des jeunes enfants, soutenir les adolescents, accompagner les parents, vouloir la cohérence des pratiques, ce sont les qualités des métiers du social, de la santé et de l’éducation qui demandent de la ressource. Continuer à voir ces qualités vivre demande de la ressource.
De quelle ressource parlons–nous ici ?
Où ? Les professionnels de l’accompagnement puisent-ils autant de ressources nécessaires à leur implication et leur engagement ?
Comment ? Le personnel éducatif va-t-il chercher la ressource pour renouveler son enthousiasme et sa confiance, afin d’aller vers les plus vulnérables qu’ils accompagnent ?
Pourquoi ? Le personnel de santé sait-il repérer l’impact des émotions dans le corps ? En a-t-il les moyens ?
Qui ? Les animateurs parviennent-ils à tenir le challenge du ludique avec bienveillance et de la non-violence sans les espaces pour nourrir le ressourcement ?
La responsabilité de chacun
et celle de la direction
Il ne suffit pas de rêver à la bienveillance pour la voir habiter les murs des crèches, des centres sociaux et des salles de classe…
La rentrée est l’occasion de vérifier s’il existe suffisamment de soutien dans votre système institutionnel, une étape nécessaire, comme un écolier qui prépare ses fournitures scolaires en début d’année, notamment en analysant les espaces de ressources existant au sein de votre environnement professionnel et personnel. Lesquels sont-ils ? Quels sont les soutiens possibles ?
Les clefs pour commencer
à analyser les violences institutionnelles
1. Au sein de votre structure, l’analyse de la pratique, pour l’équipe et pour la direction, existe-t -elle ?
2. Des formations en « gestion des émotions », « accompagnement des conflits » et « émergences des intelligences collectives » sont-elles prévues pour cette année 2022-2023 ?
3. D’ailleurs vous concernant, connaissez- vous les sujets qui ont tendance à vous mettre en tension ?
4. Avez-vous les moyens et les outils pour travailler sur la source de ce qui fait tension en vous ?
K’es que ça veut dire ?
Les personnes qui sont en relation se rendent de nombreux services et certaines ne cachent pas qu’elles comptent sur ces services. La question se pose alors de savoir si l’on peut mettre en évidence une véritable attitude utilitariste dans la gestion des relations et des réseaux.
Pour…prendre du recul par rapport à des situations délicates; (ré)interroger le lien entre les actions; leur sens et les valeurs collectives; découvrir des outils affinant la compréhension des enjeux et le positionnement; ajuster son accompagnement en explorant d’autres manières de communiquer.
Défiance, bruits de couloir, jugements, amertume… les difficultés de communication abîment les relations d’équipe, au détriment de la coopération, de la motivation, des potentiels créatifs, du projet collectif…
Le travail quotidien auprès de jeunes enfants est particulièrement exigeant, et puise dans nos ressources de patience, d’attention, de créativité… Sans le savoir ni le vouloir, nous sommes parfois à l’origine de douces violences qui touchent à la sécurité affective et l’épanouissement de l’enfant, selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé.