Photo : Affandi Sidi

‍Certains voient dans les objectifs de travail un challenge à surmonter quand d’autres personnes vivent ce challenge avec une perte de moyens.

Certains adolescents ont intégré un stress sain comme un moteur pour se dépasser et d’autres en sont tétanisés et glissent petit à petit vers un décrochage scolaire.

Le décrochage scolaire serait-il le burn-out des collégiens et lycéens ?

S’il peut exister un stress sain, en revanche la pression bloque et fige les cerveaux. Le soutien à apporter à la jeunesse est une priorité d’actualité et l’aide à donner aux parents est un enjeu au service de la santé mentale des jeunes et de leur famille.

Ça passe ou ça casse …

Mettre sa vie dans les mains de la chance. « Ça passe … ». « Ça va le faire … ». Je n’imagine même pas que je devrais vérifier si mes clefs sont dans mon sac avant de claquer la porte. Jeter un œil sur les horaires en fin de journée d’un jour férié. 

Prendre la peine de zieuter la date de validité de mon passeport avant de prendre un billet d’avion. Pourtant adulte, pour mon inconscient la vie est un jeu de carte : « un jour tu gagnes et un jour tu perds.»

‍La chance ! Dit le jeune enfant quand arrive une bonne nouvelle.

Comme une impression de se débattre dans un monde organisé et cadré. L’impression qu’il va nous falloir un coup de main du destin et que sans ce coup de main, c’est perdu d’avance.

Même quand on sait éperdument qu’on n’a aucune chance ou qu’on n’a pas les compétences pour le job. L’humain qui a une bonne confiance en lui, va se donner comme proverbe « On ne sait jamais sur un malentendu ». Au contraire, celui qui doute se dira « toute façon je n’ai pas de chance dans la vie. Ça ne marchera pas ».

‍Certains adultes misent sur le « avec un peu de chance », et bon nombre de jeunes font la religion du : « avec un peu de chance, ça passe ».

Les maux pour te dire des mots

Des tensions entre parents et adolescents viennent du reproche fait au jeune de manquer d’anticipation, ou au contraire, les adolescents reprochent à leurs parents de manquer de fiabilité. Pourquoi t’as pas pris rdv pour les uns ? Pourquoi tu n’as pas demandé pour les autres ? Mais tu as encore oublié ? Les réponses : « T‘inquiète » et « Ah oui je vais le faire » crispent les uns et les autres.

Pourquoi fuyons-nous l’anticipation, la vérification, la relecture, l’organisation, penser à donner un message ou une information, surveiller les horaires etc… ?

Et oui, personne n’aime la charge mentale et le stress que ça génère.

Nous parlons ici de stress mais c’est bien de l’angoisse, de l’anxiété qui sont les conséquences d’une vie trop contrôlée. Dans la société qui est la nôtre, un adolescent fiable est un jeune avec de la rigueur. Une personne sur qui on peut compter est une personne organisée et à l’heure

Nous fuyons l’anticipation, la vérification en décidant de mettre sa vie dans les mains de la chance. A travers l’anxiété, l’angoisse, le stress sont bien les conséquences d’une vie chronophage que nous nous imposons. Quels sont les besoins non satisfaits dont parlent ces émotions ? Surement un besoin de simplicité, de liberté, de rêverie, de détente et aussi de préserver sa santé mentale

Quand la santé mentale de nos adolescents est en jeu

Ces deux dernières années notre société a vu se multiplier un nombre important d’adolescents en décrochage scolaire. Collégiens, lycéens et étudiants, sont en perte de sens. Ils témoignent d’un système dont ils sont épuisés

L’urgence de ne pas en rajouter niveau stress. Pas une goutte de plus. La coupe est pleine. Le mental de nos adolescents fait grève et il n’en veut plus de ce système qui mise sur la pression pour donner de la motivation.  

‍Pourtant, ces phrases reviennent régulièrement « Tu crois que c’est comme ça que tu vas avoir ton bac ? », « Mais qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? ». 

Les adolescents témoignent du stress sur du stress, qui est en augmentation depuis le premier confinement. Migraines, mal de ventre, mal aux dos et de genoux. Les maux sur les mots pas entendus. Ça craque ! Et si c’était une demande de ralentir pour un appel à la vie ?

En temps que parent, nous nous sentons démunis, comment soutenir nos jeunes dans cette traversée ? Que faire pour les accompagner ? Pour leur donner goût ? Comment trouver le juste milieu entre mettre sa vie dans les mains de la chance et tout contrôler ?

‍6 Clés de soutien

1/ S’entourer d’amis qui vous comprennent sans jugement.

2/ « Il faut tout un village pour élever un enfant » Nous dit le proverbe. C’est maintenant que vous avez besoin de la présence des parrains, marraines, des tatas et des tontons. Demandez-leur de rappliquer (mais pas tous en même temps).

3/ Se faire aider en tant que parent pour trouver l’énergie et travailler sur vos peurs. 

4/ « Vous avez la montre et nous avons le temps » Proverbe Africain Faire confiance que, si la situation est ainsi, c’est que c’est juste pour l’instant. 

5/ Faire confiance une fois de plus. Quand les causes émotionnelles, relationnelles, du mal-être auront été suffisamment travaillées, un beau projet va pointer son nez. Il n’est peut-être pas l’heure de l’action mais l’heure de l’introspection pour toutes les personnes impactées par la situation de blocage. 

‍6/ Rappelez vous que vous n’êtes pas seul à traverser cette situation.

‍‍K’es que ça veut dire ?

Décrochage scolaire

Le décrochage est un processus qui conduit chaque année des jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle, de type certificat d’aptitude professionnelle (CAP).

[Article de santé publique pour aller plus loin]

La chance

Quelle est l’origine du mot chance ? Ce qui est certain, c’est qu’il a bien fallu faire chuter quelque chose pour provoquer le sort. Du latin populaire cadentia, issu de cadere (tomber), la chance s’emploie en effet au départ pour parler du jeu d’osselets et de dés jetés de haut en bas.

La confiance

Au sens strict du terme, la confiance renvoie à l’idée qu’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie, en effet, qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. L’étymologie du mot montre par ailleurs les liens étroits qui existent entre la confiance, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance. Depuis la Modernité pourtant – et la fin du modèle théologico-politique qui pensait la confiance en termes de foi en Dieu –, nombreux sont ceux qui préfèrent concevoir la confiance comme un mécanisme de réduction des risques, ou encore comme le fruit d’un calcul rationnel, en laissant de côté ce qui nous paraît être une composante essentielle de notre confiance : le fait qu’elle place d’emblée celui qui fait confiance dans un état de vulnérabilité et de dépendance.

[Article Cairn Info pour aller plus loin]

Besoins

Les besoins des membres, à titre personnel, dans l’organisation, sont multiples mais ils peuvent être rangés en trois grandes familles de besoins : sécurité, appartenance et influence. Ces trois familles de besoins sécurité nous semblent permettre de couvrir le champ des conditions – objectives et subjectives – nécessaires aux personnes pour le bon fonctionnement d’une équipe ou d’une organisation.

(Source : M. Rosenberg)

[Télécharge la liste des besoins]